Monica Fossati (France)

Journaliste
Directrice du magazine Ekwo–environnements, phénomènes et attitudes, Monica Fossati s’est spécialisée sur l’information et l’éducation à des modes de vie et de production plus éthiques et responsables. Travaillant régulièrement pour des institutions comme le Programme des Nations Unies pour l’environnement ou l’ADEME, elle est conseillère scientifique pour le parc du développement durable EANA, et anime une émission sur les medias, la culture et l’environnement sur Gaia Network.

Les TIC sont un formidable outil de partage de solutions en faveur de l’environnement. C’est utile pour la domotique, c’est une réduction des transports avec le télétravail, c’est une ouverture et un accès à une vraie diversité de connaissances. Pourquoi ne pas créer des communautés qui vont pouvoir se retrouver avec des solutions élaborées ensemble ? Il va falloir reprendre de l’autonomie, essayer de répondre aux enjeux globaux avec des solutions locales. Il va falloir revoir le marketing et la communication responsable, respecter les gens et ne pas leur vendre du rêve emballé. Il va falloir revoir la sémantique, passer de l’égocentrisme à l’écocentrisme, de l’économie écologique à l’écologie, et je vais conclure avec une idée qui n’est pas mal, qui est celle du catastrophisme éclairé : on va se projeter, mentalement, à l’après-catastrophe et une fois qu’on y sera, on va rétroactivement regarder le présent pour essayer de voir dans quelle mesure on aurait pu agir sur le destin.

Ci’Num 2007

Daniel Kaplan (France)

le créateur du programme Ci’Num
Daniel Kaplan, est le délégué général de la Fondation pour l’Internet Nouvelle Génération (FING), un projet collectif et ouvert de veille et d’expérimentation, centré sur les usages de l’Internet de demain. Il préside également l’Institut européen du e-learning (EIfEL). Daniel Kaplan est profondément impliqué dans le développement de l’internet en France et dans le monde. Il a écrit ou dirigé de nombreux ouvrages et rapports publics sur le thème de l’internet, de la mobilité, de l’e-éducation, du commerce et des médias électroniques, de l’e-inclusion.

Philippe Lemoine (France)

Entrepreneur
Philippe Lemoine, 57 ans, est président-directeur général de LaSer et président du Forum d’Action Modernités. Tour à tour chercheur, informaticien, fonctionnaire et membre de cabinets ministériels, dirigeant d’un groupe de commerce, membre de la CNIL, il a sans cesse poursuivi une réflexion sur les questions de technologie et de société.

Les enjeux de la civilisation se jouent-ils à travers les outils numériques ou est-ce la transformation du numérique et du para-numérique qui constitue un enjeu important pour la civilisation ? Selon moi, le numérique, les transports technologiques, rendent visible. Il n’y a pas de détermination technologique, mais nous sommes dans une telle période de crise des systèmes de pensées, des grandes représentations, des idéologies que nous saisissons à travers les nouvelles technologies quelque chose qui nous met en difficulté, faute de concept et faute de mots. Nous allons vers des périodes de changements très radicaux et je pense d’ailleurs que si la France a un rôle à jouer, c’est bien parce qu’elle n’est pas un pays réformiste. Nous passons par des périodes où les choses sont bloquées puis il y a des périodes révolutionnaires. C’est vrai sur le plan politique, dans la vie de l’art, c’est vrai aussi dans la vie des entreprises : nos entreprises ne se transforment pas si bien que cela. En France, dans les années 50-60, il y a eu tout un bouquet d’innovations de services apportées par ceux qui ont créé la FNAC, le Club Med, Leclerc ou Carrefour, qui ont créé Decaux. Des choses de ce genre peuvent se produire de nouveau aujourd’hui, notamment autour de l’ébullition que représente le web 2.0. Il y a tout un bouillonnement en France dont nous sommes insuffisamment conscients. Pour bien le voir, il faut se placer dans une hypothèse de rupture, de révolution, de changement assez fort. Un ensemble de questions se pose qui pourrait provenir d’une interrogation épistémologique sur ce que sont les technologies d’information et sur l’équilibre à trouver avec leur signification politique et sociale.

Ci’Num 2007