L’empreinte écologique : combien de Terres valons-nous ?

Un concept à valeur pédagogique…

L’«empreinte écologique» est un concept qui vise à traduire de manière facilement compréhensible l’impact d’activités humaines sur les écosystèmes et sur la planète. Elle quantifie, pour un individu ou une population, la surface nécessaire pour produire les principales ressources consommées et pour absorber ses déchets. L’empreinte écologique peut aussi être utilisée pour donner une mesure des impacts d’activités de production comme l’élevage ou l’extraction d’or ou d’objets tels qu’une voiture, un ordinateur ou un téléphone portable. Le but est de faire comprendre que dans un monde fini, plus cette «empreinte» est large, plus on s’éloigne d’une situation «durable». Les modalités de calcul de l’empreinte écologique sont parfois critiquées, mais le concept est cependant de plus en plus utilisé. C’est à partir de tels calculs qu’on affirme par exemple que tout le monde consommait autant qu’un Européen, il faudrait l’équivalent de deux planètes supplémentaires – et qu’il en faudrait encore trois autres pour vivre comme les américains. Le calcul de l’empreinte écologique ne prend pas en compte les seules émissions de CO2, mais également l’eau potable et d’autres ressources finies. Par ailleurs, il doit tenir compte de la population du globe, dont l’accroissement réduit la surface théoriquement disponible pour chacun. Il existe plusieurs calculateurs d »«empreinte écologique». En remplissant un (très) long questionnaire, on peut calculer le sien propre ; sur certains sites web d’entreprises, par exemple de transport public, on est invité à comparer l’empreinte écologique du métro par rapport à l’automobile, du train par rapport à l’avion…

… Qui pourrait devenir un outil quotidien

Dans sa complexité actuelle, l’empreinte écologique se limite à une forme de sensibilisation. Mais pourrait-on l’utiliser de manière plus quotidienne, pour orienter nos actions, pour mesurer l’impact de petits changements concrets ? Pourrait-on en faire un outil social, ou économique, ou ludique ? Il faudrait pour cela en simplifier le calcul et l’alimenter de manière automatique à de nombreuses sources : compteurs, capteurs divers, caisses de supermarchés, géo-localisation, etc. Il faudrait pouvoir en suivre l’évolution et obtenir des conseils. Il faudrait enfin pouvoir partager ses interrogations, ses projets et ses progrès avec les autres. Il faudrait en définitive donner à chacun les moyens en permanence de visualiser, de comparer, de discuter, de comparer, la mesure de leur impact écologique, de savoir ce que produirait tel changement, telle décision, d’essayer différentes options – et de faire de cette pratique un plaisir, un jeu, un objet de fierté, un objet de discussion quotidienne. D’où le projet proposé, dont la paternité intellectuelle revient au Mobile Experience Lab du MIT, même si les développements qui suivent l’étendent et le modifient considérablement : l’«Eco-gotchi».