L’urgence d’une éthique

L’augmentation humaine est un rêve ancien qui semble devenir accessible, mais qui pose dans le même temps des questions éthiques redoutables. Ce sera sans aucun doute l’un des sujets éthiques, scientifiques et économiques majeur des années à venir :

  • Quels effets à long terme sur l’organisme, les comportements, les générations futures ? Que peut-on autoriser si l’on ignore ces effets ?
  • La médecine a-t-elle le droit d’intervenir hors de toute pathologie déclarée et si oui, dans quelles limites ? Ne risque-t-on pas de médicaliser le traitement de problèmes avant tout sociaux, tels que le stress, en traitant (à des coûts sans cesse croissants) les symptômes plutôt que les causes ?
  • Quels seront les effets sur la société d’une utilisation étendue de certaines de ces techniques ? Quelles seraient par exemple les conséquences d’une extension spectaculaire de la vie sur la population mondiale, la fécondité, les relations entre les générations, les cycles d’activité professionnelle, etc. ?
  • Comment éviter qu’un accès inégal à ces technologies ne crée des différences irréductibles entre certaines populations «augmentées» et d’autres ?
  • Comment définir les «bonnes» et les «mauvaises» augmentations ? Comment éviter des formes pernicieuses de contrôle social et comportemental ?
  • Quel degré d’incertitude peut-on admettre lors de l’application de ces techniques aux humains ? Aujourd’hui, les biotechnologies ou les neurotechnologies sont loin de produire des résultats totalement prévisibles, comme l’observation du domaine des OGM – dont les résultats sont aujourd’hui bien en-deçà des prédictions grandioses (ou apocalyptiques) d’il y a quelques années.
  • A partir de quel moment un humain «augmenté», même de son plein gré, devient-il quelqu’un d’autre ? Est-ce un problème ?…