Nous entrons probablement dans une ère de catastrophes. D’origine climatique, épidémiologique, terroriste, elles se multiplieront dans le monde entier. Certaines pourraient également avoir pour origine directe l’activité humaine, par exemple du fait de la commercialisation trop rapide de certains produits issus des biotechnologies. Nous ne parlons pas d’une «grande catastrophe», mais de la multiplication de désastres à l’échelle de régions ou de pays, dont les conséquences, du fait de la mondialisation, se feront sentir partout ailleurs.
Prévenir, détecter et répondre : une vision durable
Un «plan catastrophes», comme il en existe déjà un peu partout pour les désastres naturels ou humains connus, combine dans la mesure du possible prévention, détection avancée, réponse d’urgence et reconstruction. Les technologies numériques peuvent contribuer de manière importante à l’efficacité de ces dispositifs : capteurs et autres moyens de surveillance, organisation des secours, communications mobiles… Mais il y a plusieurs manières d’organiser les moyens d’un tel plan. Une approche «durable», qui ne convient sans doute pas à tous les cas, consisterait à favoriser des réponses locales, qui consolident et reconstruisent, par la mobilisation, à la fois les infrastructures, l’économie locale et les liens sociaux, plutôt que de faire pleuvoir pendant une durée courte des moyens extérieurs. Une telle approche se fonde également, dans la phase de prévention, sur des «capteurs humains», sur l’expérience locale mise en réseau, en complément des dispositifs sécuritaires et techniques.