Eviter de produire de nouvelles catastrophes

Car l’histoire démontre que d’une catastrophe – ou même d’un plan catastrophe – peut surgir le meilleur ou le pire. L’existence d’un plan pensé en haut lieu risque-t-elle de démotiver les acteurs locaux, de les conduire à négliger la prévention, ou bien de désarmer la recherche qui travaillerait sur les causes plutôt que sur les conséquences ? L’inflation émotionnelle à laquelle on assiste aujourd’hui sur certains désastres pourrait-elle finir pas insensibiliser l’opinion ? Ou même, trop parler des catastrophes pourrait-il tuer le goût du risque ? Autre série de questions : va-t-on voir émerger une industrie mondiale de la catastrophe, mariant des entreprises spécialisées et certaines ONG ? Un désastre n’est-il pas non plus l’occasion rêvée d’imposer un pouvoir fort ? Une approche mondialisée, tirée par les puissances occidentales, ne risque-t-elle pas d’imposer des solutions qui ne convienne pas aux besoins des populations touchées – qui seront le plus souvent situées dans le tiers-monde ?

Inclure toutes les parties prenantes dans la production des plans

Pour éviter ces risques, le «catastrophisme éclairé», pour reprendre la formule de Jean-Pierre Dupuy, doit reposer sur une méthode qui implique les populations, locales et mondiales, dans la démarche de prévention, d’analyse des risques, de détection et de production des réponses. La démarche proposée, qui doit être lue comme une illustration des possibles plutôt que comme une proposition aboutie, va dans ce sens.