L’ONU définit le développement durable comme «un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs». Selon cette définition, notre mode de développement actuel n’est évidemment pas «durable» : il épuise des ressources non renouvelables (en énergie, mais aussi en eau), il dégrade la planète et en modifie le climat… Globalement, il se préoccupe assez peu des dégâts collatéraux (dits «externalités» en économie) et lègue aux générations futures de nombreux problèmes. Toutefois, le développement des connaissances sur les effets écologiques du développement, les premières manifestations du réchauffement planétaire ou de la raréfaction du pétrole, suscitent progressivement une prise de conscience parmi les gouvernements, dans l’opinion publique et dans certaines entreprises. Si ses effets n’apparaissent pas encore spectaculaires, elle permet d’envisager des scénarios moins sombres pour l’avenir.

UN MODE DE DEVELOPPEMENT « INSOUTENABLE »

La conscience des problèmes posés par la confrontation d’un monde fini, d’une humanité dont le nombre croît et les besoins augmentent et surtout, d’un mode de production et de consommation peu efficient dans sa consommation de ressources naturelles et peu préoccupé de gérer ses déchets, n’est pas nouvelle. Elle avait conduit le Club de Rome, en 1972, à crier un peu rapidement «Halte à la croissance !» Toutefois, à l’horizon de moins d’une génération, l’extension de notre système énergétique actuel est porteuse de menaces sur la croissance économique et sur notre milieu de vie, de troubles de la cohésion sociale et d’aggravation des tensions internationales.