SITUATION

Depuis trente ans, la Chine set l’Inde se sont lancées dans une phase de rattrapage et de croissance économique ultrarapide pour égaler un niveau de développement que d’autres pays ont mis plus de 100 ans à atteindre. Peu de pays ont connu autant de bouleversements économiques et sociologiques sur une aussi courte période. À ce titre, la Chine offre aujourd’hui un concentré des ressorts et des tensions qui affectent notre planète :

  • Libéralisme débridé, course à l’innovation technologique, industries florissantes, universités plus compétitives, propagation et appropriation des TIC, forte émancipation et énergie citoyenne, actes de résistances individuelles et collectives…
  • Régime autoritaire, chaos urbain, consumérisme effréné, pollution croissante et omniprésente, fossé grandissant entre riches et pauvres, effondrement brutal d’un système de valeurs, perte des repères…

Le sentiment général est celui d’un pays de contrastes qui reste donc difficile à embrasser : à cet égard la mission prospective CINUM 2007 en Chine (Beijing et Shanghai) nous a permis de recueillir et de croiser des points de vue nuancés et souvent contradictoires sur le devenir de la Chine. Une croissance effrénée : Les avancées conjuguées à l’ampleur de la Chine et de l’Inde et au nombre croissant des jeunes entreprises qui s’y développent ou qui s’y implantent, leurs budgets et leurs marchés colossaux, incitent le reste du monde à continuer à y investir massivement. Les promesses de développement sont telles que, de manière assez imprévisible, le Vietnam, la Corée (du Sud) et le Japon envoient désormais des contingents de milliers d’étudiants faire leurs études dans les universités Chinoises. Ca passe ou ça casse : devant l’ampleur et la rapidité de cette croissance économique se propagent diverses craintes.

  • Crainte d’une surchauffe et de ses conséquences immédiates, notamment sur l’environnement : à l’image de la pollution, toujours plus importante dans les villes, qui devient peu à peu une préoccupation politique et citoyenne.
  • Crainte économique face au risque d’une bulle financière susceptible d’éclater, notamment en cas de retrait de la pression des USA sur lesquels reposent encore la majeure partie des commandes à l’industrie chinoise.
  • Crainte d’une perte de valeurs, dans un pays où la motivation principale est de s’enrichir, au détriment parfois des valeurs humaines et éthiques qui s’effritent à toute vitesse. Les témoignages évoquent une augmentation des cas de dépression liées au manque de respect dans les relations employeur/employé, parent/enfant, etc.

La Chine ainsi que l’Inde seront donc à coup sûr exportatrices de concepts, de modèles et de bien culturels. Au-delà des acquis en termes de puissance industrielle, commerciale et financière, elles possèdent également une culture beaucoup plus profonde et diversifiée qu’elles pourront largement exporter.