SITUATION

Le monde vieillit, rapidement. En 2025, il comptera 1,2 milliards d’habitants de plus de 60 ans ; ils seront plus de deux milliards en 2050. Plus de 80% vivront dans les pays en développement, mais la moyenne d’âge sera plus élevée dans les pays développés – ainsi que la Chine. L’allongement de la durée de la vie, conjugué avec la baisse générale de la fécondité, déforme la pyramide des âges. Toutes choses égales par ailleurs, l’Europe passera de 2,7 actifs par retraité à 1,8 actifs en 2025. Mais les «personnes âgées» de demain ne ressemblent pas à celles d’hier. Elles sont notamment en bien meilleure santé et leur situation économique, en moyenne, est meilleure. A 65, voire 75 ans, leur espérance de vie et leurs «capacités fonctionnelles» leur permettent de demeurer actifs, efficaces, autonomes, insérés dans la société et surtout, de former et de réaliser des projets. Dans le même temps, les personnes âgées sont plus souvent que la moyenne sujettes à des maladies de longue durée et à des incapacités plus ou moins mineures. Et surtout, leurs conditions – en termes de santé, de forme physique et mentale, d’activité, de revenus et de patrimoine, de capital social… – sont beaucoup plus inégales que celles des autres générations. Le vieillissement de la population est donc à la fois un défi, une opportunité et un changement dans la structure même de nos sociétés :

  • Comment, malgré l’inéluctabilité du vieillissement, allons-nous continuer à vivre pleinement nos relations sociales (en situation fixe ou mobile), rester autonome et formuler des projets, participer à la vie politique ; en un mot, rester partie prenante de la société ?
  • En quoi les technologies peuvent-elles jouer un rôle dans cet objectif ? En quoi cela pose t-il question ?

C’est autour de ces questions qu’émerge, depuis une dizaine d’années, le thème du «vieillissement actif» (active aging), que l’ONU définit comme «le processus consistant à optimiser les possibilités de bonne santé, de participation et de sécurité afin d’accroître la qualité de la vie pendant la vieillesse.» Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le vieillissement actif est «le processus consistant à optimiser les possibilités de bonne santé, de participation et de sécurité afin d’accroître la qualité de vie pendant la vieillesse. Mais pour que la vieillesse soit une expérience positive, il doit s’accompagner du maintien de la bonne santé, de la sécurité et de la participation sociale». L’Institut de prospective de la Commission européenne proposant, lui, une définition plus ambitieuse : «permettre à chacun, lorsqu’il vieillit, de mener une vie indépendante (socialement et économiquement) et de choisir comment il mène sa vie dans tous les domaines.»