Mars 2011. Pierre vient de décrocher son premier emploi dans une société d’assurance. Il est inquiet car depuis ses 3 années de stages de fin d’étude, il a réalisé que les relations humaines qu’il appréciait tant dans ce type de travail de bureau, sont de plus en plus remplacées par des rencontres et contacts virtuels entre téléopérateurs. Pourtant, Pierre est un assidu des mondes virtuels, ou paradoxalement il retrouve des communautés solidaires et des contacts humains chaleureux. Juillet 2016. Pierre consulte son quotidien dans le tramway. Les machines ont pris un tel espace dans la vie quotidienne que des conflits entre robots anthropomorphiques ont vu le jour en Asie (ils ont été résolus par l’intervention humaine). La recherche Européenne s’est mobilisée sur ces sujets et le lancement commercial d’un service d’accès universel et ouvert au cyberespace comprenant le « vieux web » et les mondes de réalité virtuelle (métaverses) est un succès public. Les interfaces de réalité virtuelles sont désormais basées sur la stimulation cérébrale directe. Free Télécom a même lancé un nouveau produit proposant une immersion sensorielle à haute densité.

Octobre 2021, Pierre est fatigué. Il arrive un peu en retard au bureau. A son arrivée, l’avatar holographique de son chef l’accueille : « Voici votre nouveau collègue ». Pierre regarde autour de lui, surpris de ne voir personne. Sur son bureau un cube gris lui lance : « Allez Pierre, au travail ». Après 15 ans d’analyses de chiffres et de données, ses craintes se sont réalisées. Une machine est devenue son alter ego. Il s’agit d’une machine numérique et biologique hybride avec son propre ADN. Pierre s’interroge : Ces machines pourront-elles travailler au même niveau que l’homme et le remplacer totalement ? Décembre 2026, Pierre est pleinement satisfait de son travail ; il apprécie ce nouveau monde dans lequel les robots gèrent de plus en plus de choses. La découverte de nouvelles sources d’énergie basées sur l’eau, ainsi que la conscience environnementale mondiale ont changé la donne géopolitique et le système économique. La mobilité et le progrès sont devenus compatibles avec l’environnement. Cette société est bien plus contrôlée, certes, mais au final, Pierre la considère comme plus satisfaisante.