Les défenseurs de l’environnement et les scientifiques étaient abattus. Sur le plan politique en tout cas, les chances de pouvoir lutter contre le changement climatique et de remplacer en douceur les sources d’énergie non renouvelables et polluantes, semblaient faibles.

La réponse est en fait venue des marchés. Confrontés à une demande de plus en plus forte, les producteurs de pétrole ont laissé grimper le baril de pétrole à 150$, avec des pointes à près de 200$. Ils ne se privaient pas non plus d’utiliser leur puissance économique pour négocier un certain nombre d’avantages politiques ou symboliques, comme l’organisation des sommets des Nations Unies ou une garantie de stabilité pour leurs dirigeants.

Les pays industrialisés n’ont pas réagi comme prévu. Ils semblent en effet avoir moins souffert du prix élevé du pétrole que les économies émergentes, qui ont vu leur compétitivité s’affaiblir. Ils ont relâché leur contrôle de l’inflation. Ils ont adopté des lois sur les économies d’énergie, favorisé les sources d’énergie alternatives (les énergies renouvelables mais aussi, voire surtout, les centrales nucléaires actuelles et de «nouvelle génération»), et augmenté les financements attribués à la recherche en matière d’efficience énergétique, ainsi que de la production et la distribution d’énergies nouvelles. Ils n’ont en revanche pas (c’est le moins qu’on puisse dire) découragé les nombreuses campagnes menées au nom des consommateurs contre les produits en provenance de pays aux contrôles sanitaires et environnementaux considérés comme insuffisants (comme la Chine ou l’Inde), ce qui a entraîné la création de tarifs douaniers « environnementaux » et même, quelques blocages aux frontières.

Les premiers pays touchés ont été les plus pauvres, même si toutes les économies du tiers monde et les économies émergentes ont souffert. Ce ne fut pas une crise soudaine, même si plusieurs marchés boursiers asiatiques se sont effondrés assez rapidement. Tout se passait plutôt comme si les taux de croissance de ces pays, jusqu’alors proches de 10%, avaient été plafonnés d’autorité à un niveau bien inférieur. Les pays qui avaient bâti leur infrastructure en se fondant sur des estimations de croissance à long terme élevée commençaient à s’inquiéter.

Dans ce contexte, les terribles attentats qui endeuillés les Jeux Olympiques de Londres en 2012, faisant 4 000 victimes – malgré des mesures de sécurité drastiques qui leur avait valu d’être qualifiés d’«événement le plus surveillé de l’histoire du monde» – , n’ont pas constitué une grosse surprise, sauf peut-être pour les services secrets. Personne ne connaissait les groupes qui ont revendiqué ces attaques. La technologie utilisée était nettement supérieure à celle d’autres attentats récents (le terrorisme de « faible intensité » étant devenu un désagrément courant dans de nombreuses régions du monde). Ces groupes n’ont ensuite plus jamais fait parler d’eux.